En 2023, environ 45% des enfants de parents divorcés en France bénéficient d'un régime de résidence alternée, selon les chiffres du Ministère de la Justice. Cette tendance reflète une volonté croissante des parents de maintenir une implication équitable dans la vie de leurs enfants après la séparation. Cependant, ce choix, bien que bénéfique pour le développement de l'enfant, peut engendrer des défis juridiques complexes, transformant une situation initialement amiable en un conflit coûteux en temps et en énergie. La parentalité partagée , pour être réussie, nécessite donc une compréhension approfondie des droits et des obligations de chacun, ainsi qu'une capacité à naviguer dans les méandres du droit familial.
La parentalité partagée se définit comme un mode d'organisation familiale post-séparation dans lequel les deux parents, bien que séparés ou divorcés, continuent d'exercer conjointement l'autorité parentale et de s'impliquer activement dans l'éducation et le bien-être de leurs enfants. Cette organisation peut prendre diverses formes : de la résidence alternée, où l'enfant réside alternativement chez chaque parent, aux droits de visite et d'hébergement élargis, permettant un contact régulier avec le parent non-résident. L'objectif primordial de la parentalité partagée reste invariablement de garantir l'intérêt supérieur de l'enfant , en préservant ses liens affectifs avec ses deux parents.
Les fondations juridiques de la parentalité partagée : cadre, variations et application du droit familial
La parentalité partagée s'inscrit dans un cadre juridique précis et évolutif, régi par des lois et des réglementations qui varient selon les juridictions. En France, le Code civil, notamment les articles 371 et suivants, constitue le pilier central de ce cadre. Il définit les droits et obligations des parents, ainsi que le rôle du juge aux affaires familiales (JAF) en cas de désaccord ou de litige. Comprendre les principes directeurs qui sous-tendent ces lois, tels que l'intérêt supérieur de l'enfant, l'égalité parentale et le droit de l'enfant à entretenir des relations personnelles avec ses ascendants, est donc essentiel pour appréhender les enjeux de la parentalité partagée et les défis du droit familial .
Cadre légal général : code civil, JAF et intérêt de l'enfant
Le cadre légal général de la parentalité partagée s'articule autour de plusieurs textes juridiques fondamentaux. Les articles 371 à 381 du Code civil français définissent les contours de l'autorité parentale, précisant les droits et les devoirs des parents envers leurs enfants. L'article 373-2-2 du même code offre la possibilité au juge de fixer la résidence de l'enfant en alternance au domicile de chacun des parents ou, à défaut, chez l'un d'eux, en tenant compte de l'intérêt supérieur de l'enfant. De plus, la Convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par la France, réaffirme le droit de l'enfant à entretenir des relations personnelles avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à son intérêt supérieur. Selon l'Observatoire des Familles, environ 60% des jugements de divorce incluent des dispositions relatives à la résidence alternée en 2024.
- Lois et réglementations pertinentes (Code civil, Convention internationale des droits de l'enfant)
- Principes directeurs : Intérêt supérieur de l'enfant, égalité parentale
- Rôle du juge aux affaires familiales (JAF) : médiation, conciliation, décision
Diversité des régimes de parentalité partagée : résidence alternée, droits de visite et autorité parentale
La parentalité partagée ne se limite pas à un seul modèle d'organisation. Elle englobe une diversité de régimes, chacun présentant ses spécificités et ses implications juridiques. La résidence alternée, par exemple, implique une répartition équitable du temps de résidence de l'enfant chez chacun des parents, généralement selon un rythme hebdomadaire ou bimensuel. Les droits de visite et d'hébergement élargis, quant à eux, permettent au parent non-résident de passer davantage de temps avec son enfant, en prévoyant des week-ends prolongés, des vacances partagées et des jours fériés alternés. L'autorité parentale conjointe, enfin, garantit aux deux parents le droit de prendre ensemble les décisions importantes concernant l'enfant, notamment en matière de santé, d'éducation et d'orientation religieuse. En 2021, 75% des parents exerçaient conjointement l'autorité parentale après un divorce contentieux.
- Résidence alternée : définition précise, avantages et inconvénients, organisation pratique
- Droits de visite et d'hébergement élargis : modalités, fréquence, adaptation aux besoins de l'enfant
- Autorité parentale conjointe : droits et obligations des parents, prise de décision commune
La prise en compte de l'enfant : audition, avis et protection contre les influences indues
Le droit de l'enfant à être entendu est un principe fondamental de la parentalité partagée. L'article 388-1 du Code civil français stipule que le mineur capable de discernement peut être entendu par le juge ou par une personne désignée par le juge à cet effet, dans toute procédure le concernant. L'âge et la maturité de l'enfant sont des critères essentiels pour déterminer la pertinence de son audition. Cependant, le juge doit également veiller à ce que l'enfant ne soit pas soumis à des pressions ou à des manipulations de la part de l'un des parents. Des professionnels de l'enfance, tels que des psychologues ou des travailleurs sociaux, peuvent être sollicités pour évaluer l'état émotionnel de l'enfant et s'assurer que son avis est exprimé librement et sincèrement. En moyenne, l'âge minimum requis pour être entendu par le juge est de 13 ans.
- Droit de l'enfant à être entendu (article 388-1 du Code civil)
- Le poids de l'avis de l'enfant dans la décision du juge : limites et situations particulières
- Protection de l'enfant contre la manipulation parentale : rôle des professionnels de l'enfance
Les points de friction juridiques : sources de conflits et difficultés dans la parentalité partagée et le droit de visite
Malgré ses nombreux avantages pour le développement de l'enfant, la parentalité partagée peut être source de conflits et de difficultés juridiques entre les parents. La question de la résidence, par exemple, peut engendrer des désaccords quant à l'organisation logistique, la répartition des dépenses et le choix de l'établissement scolaire. De même, la communication entre les parents, souvent fragilisée par la séparation, peut devenir un obstacle majeur à une parentalité partagée harmonieuse. Enfin, les décisions majeures concernant l'enfant, telles que la santé, l'éducation ou les activités extra-scolaires, peuvent être un enjeu d'autorité parentale et donner lieu à des litiges devant le JAF. Selon une étude récente, près de 40% des parents en résidence alternée rencontrent des difficultés de communication persistantes.
La résidence : un défi logistique et financier pour les parents et le droit de garde
La résidence de l'enfant est sans aucun doute l'un des points les plus sensibles et les plus litigieux de la parentalité partagée. L'organisation logistique, en particulier, peut s'avérer complexe, nécessitant une coordination étroite et une communication constante entre les parents. La proximité géographique des domiciles est un facteur déterminant, car elle influence directement la scolarité de l'enfant, ses activités extra-scolaires et ses déplacements quotidiens. Il est donc essentiel de trouver un équilibre qui permette de concilier les besoins de l'enfant avec les contraintes professionnelles et personnelles des parents. Par exemple, la jurisprudence privilégie souvent la proximité de l'école de l'enfant lors de la fixation de la résidence alternée. Environ 55% des conflits liés à la résidence alternée sont dus à des problèmes de distance géographique entre les domiciles.
Organisation logistique complexe : proximité, transport, communication et organisation du temps de garde
L'organisation logistique de la résidence alternée représente un véritable casse-tête pour les parents. La proximité géographique des domiciles est primordiale pour faciliter les trajets de l'enfant et garantir un suivi scolaire régulier. Le transport de l'enfant entre les deux domiciles doit être organisé de manière équitable et sécurisée. La mise en place d'outils de communication efficaces, tels qu'un calendrier partagé ou une application dédiée, est indispensable pour partager les informations relatives à l'enfant et coordonner les activités. La flexibilité et l'adaptation sont également essentielles pour faire face aux imprévus et aux changements de dernière minute. Un sondage révèle que 62% des parents utilisent des applications pour coordonner la résidence alternée.
- Proximité géographique des domiciles : Impact sur la scolarité, les activités
- Transport de l'enfant : Coûts, responsabilité, sécurité
- Communication entre les parents : Outils, transparence, respect
Aspects financiers : pension alimentaire, frais exceptionnels et incidences fiscales
Les aspects financiers de la résidence alternée peuvent également être une source de tensions et de désaccords. La fixation de la pension alimentaire, par exemple, peut être un sujet délicat, car il est souvent difficile de déterminer la part contributive de chaque parent, en tenant compte de leurs revenus respectifs et des besoins de l'enfant. La répartition des frais exceptionnels, tels que les frais médicaux non remboursés, les activités sportives ou les cours de soutien scolaire, doit également être clairement définie pour éviter les malentendus. De plus, la résidence alternée peut avoir des incidences fiscales, notamment en ce qui concerne le quotient familial et les allocations familiales. Selon les statistiques, le coût moyen mensuel d'un enfant en résidence alternée est estimé à 600 euros.
En 2022, le montant moyen de la pension alimentaire fixée par les juges aux affaires familiales en France était d'environ 250 euros par enfant. Cependant, ce montant peut varier considérablement en fonction des revenus des parents, des besoins spécifiques de l'enfant et du régime de résidence choisi. Le coût du transport de l'enfant entre les domiciles des parents peut également représenter une charge financière importante, en particulier si les parents vivent éloignés l'un de l'autre, augmentant potentiellement de 150 à 300 euros par mois les frais.
La communication : un pilier fragile de la parentalité partagée, du droit de visite et de la garde des enfants
Une communication efficace et respectueuse est le pilier central d'une parentalité partagée réussie. Cependant, la séparation ou le divorce peut souvent fragiliser la communication entre les parents, rendant difficile la gestion des désaccords et la prise de décisions communes dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Il est donc primordial de mettre en place des stratégies de communication adaptées, de privilégier les méthodes de résolution amiable des conflits et de faire preuve d'empathie et de compréhension envers l'autre parent. Des études montrent qu'une communication positive entre les parents réduit de 30% les problèmes de comportement chez les enfants en résidence alternée.
Difficultés de communication : gestion des conflits, transparence et respect mutuel des droits de garde
Les difficultés de communication sont un obstacle majeur à la mise en œuvre d'une parentalité partagée harmonieuse. Les désaccords et les conflits peuvent rapidement dégénérer, rendant difficile la prise de décisions communes dans l'intérêt de l'enfant. Il est donc essentiel de développer des compétences en communication non-violente, de favoriser le dialogue et l'écoute active, et de privilégier les méthodes de résolution amiable des conflits, telles que la médiation familiale ou la conciliation. Une communication transparente et respectueuse est indispensable pour préserver le bien-être de l'enfant et éviter les tensions inutiles. Le taux de succès de la médiation familiale pour résoudre les conflits de communication est d'environ 65%.
- Gestion des désaccords et des conflits : Médiation familiale, communication non-violente
- Transparence et partage d'informations : Santé, scolarité, activités
- Respect mutuel : Opinions, choix de l'autre parent, application du droit de garde
Rôle des outils de communication : applications dédiées, calendriers partagés et messageries sécurisées
Les outils de communication peuvent jouer un rôle important dans la facilitation de la communication entre les parents en situation de parentalité partagée. Il existe aujourd'hui de nombreuses applications et plateformes dédiées à la parentalité, qui permettent aux parents de communiquer facilement, de partager des informations relatives à l'enfant (calendrier scolaire, rendez-vous médicaux, activités extra-scolaires), de coordonner les tâches et les responsabilités, et de gérer les dépenses communes. Ces outils peuvent contribuer à fluidifier la communication et à réduire les tensions, à condition de les utiliser de manière responsable et de respecter la vie privée de chacun. Les applications de parentalité partagée permettent de réduire les conflits de communication de 20% en moyenne.
Les décisions majeures : un enjeu d'autorité parentale en parentalité partagée
Les décisions majeures concernant la santé, l'éducation et le bien-être général de l'enfant représentent un enjeu central de l'autorité parentale en contexte de parentalité partagée. Conformément à l'article 372 du Code civil, les parents doivent prendre ensemble les décisions importantes concernant leur enfant. Cependant, en cas de désaccord persistant, le juge aux affaires familiales peut être saisi pour trancher, en privilégiant toujours l'intérêt supérieur de l'enfant. Par exemple, le refus d'un parent de consentir à une intervention médicale nécessaire pour l'enfant peut être soumis à l'appréciation du juge. Environ 15% des saisines du JAF concernent des désaccords sur les décisions relatives à la santé ou à l'éducation de l'enfant.
Santé : choix du médecin, consentement aux soins et gestion des urgences médicales pour l'enfant
Les choix concernant le médecin traitant, le consentement aux soins médicaux, la gestion des urgences et les vaccinations sont des aspects cruciaux de la santé de l'enfant. En cas de divergence d'opinions entre les parents, il est essentiel de rechercher un consensus en consultant des professionnels de santé et en se basant sur les recommandations médicales. Si le désaccord persiste, le juge aux affaires familiales peut être saisi pour prendre une décision éclairée, en tenant compte de l'avis médical et de l'intérêt de l'enfant. Par exemple, si un parent refuse une vaccination recommandée par les autorités sanitaires, l'autre parent peut saisir le juge pour obtenir une autorisation de vaccination. Seulement 5% des décisions médicales sont source de conflit majeur entre parents après la séparation.
- Choix du médecin traitant, consentement aux soins (article 372 du Code civil).
- Gestion des urgences médicales : Procédures et responsabilités.
- Vaccinations et suivi médical : Obligations et recommandations.
Éducation : choix de l'établissement, orientation scolaire et suivi pédagogique de l'enfant
Le choix de l'établissement scolaire, l'orientation et le suivi scolaire de l'enfant sont des décisions éducatives majeures qui nécessitent une concertation étroite entre les parents. Les parents doivent collaborer étroitement avec l'équipe éducative, participer aux réunions parents-professeurs et se tenir informés des progrès et des difficultés de l'enfant. En cas de désaccord sur l'orientation scolaire, par exemple, le juge aux affaires familiales peut être saisi pour statuer, en se basant sur les compétences, les aspirations et l'intérêt de l'enfant. Un bilan d'orientation peut être ordonné par le juge afin de déterminer le parcours le plus adapté. La probabilité de succès scolaire augmente de 20% lorsque les parents coopèrent activement dans l'éducation de l'enfant.
- Choix de l'établissement scolaire, orientation.
- Suivi scolaire, participation aux réunions parents-professeurs.
- Communication avec l'équipe éducative (enseignants, conseillers d'orientation).
Les défis spécifiques : situations particulières et enjeux émergents en droit de la famille
Au-delà des défis généraux liés à la parentalité partagée, certaines situations particulières et certains enjeux émergents nécessitent une attention spécifique. La violence et les abus, le déménagement d'un parent et les nouveaux enjeux liés à la GPA, la PMA et la recomposition familiale sont autant de défis qui peuvent complexifier la situation juridique et émotionnelle des familles et nécessitent une expertise en droit de la famille .
Violence et abus : protéger l'enfant et garantir sa sécurité
La violence conjugale et les abus constituent une menace grave pour le bien-être et la sécurité de l'enfant. En cas de violence conjugale avérée, il est impératif de protéger l'enfant en mettant en place des mesures d'éloignement du parent violent et en assurant un accompagnement psychologique adapté à l'enfant et au parent victime. Le juge aux affaires familiales peut également décider de suspendre ou de restreindre les droits de visite du parent violent, voire de lui retirer l'autorité parentale si nécessaire. Les enfants exposés à la violence conjugale ont un risque deux fois plus élevé de développer des troubles psychologiques.
Violence conjugale : impact sur la parentalité partagée et mesures de protection pour l'enfant
La violence conjugale a un impact dévastateur sur la parentalité partagée. La remise en question de la résidence alternée et la mise en place de droits de visite encadrés, voire supervisés par un tiers, sont des mesures nécessaires pour protéger l'enfant de la violence et de ses conséquences psychologiques. L'accompagnement psychologique de l'enfant et du parent victime est également essentiel pour favoriser la reconstruction et prévenir les traumatismes. Le nombre de demandes de suspension de droits de visite pour cause de violence conjugale a augmenté de 15% en 2023.
- Impact sur la parentalité partagée
- Protection de l'enfant
- Accompagnement psychologique des victimes (enfant et parent).
Abus et négligence : signalement, enquêtes et retrait de l'autorité parentale pour protéger les enfants
Les abus et la négligence envers l'enfant doivent être signalés sans délai aux autorités compétentes (police, gendarmerie, services sociaux). Des enquêtes approfondies doivent être menées pour évaluer la situation et prendre les mesures de protection nécessaires, telles que le placement de l'enfant dans un lieu sûr, l'accompagnement par un éducateur et, si nécessaire, le retrait de l'autorité parentale du parent maltraitant ou négligent. L'intérêt supérieur de l'enfant doit toujours être la priorité absolue. Le numéro d'urgence pour signaler les cas d'abus est le 119 (Service National d'Accueil Téléphonique pour l'Enfance en Danger).
- Signalement, enquêtes et mesures de protection.
- Retrait de l'autorité parentale.
- Placement de l'enfant dans un lieu sûr.
Déménagement : un changement de donnes dans l'application du droit familial
Le déménagement d'un parent, que ce soit à l'intérieur du pays ou à l'étranger, peut bouleverser l'équilibre de la parentalité partagée et engendrer des conflits juridiques complexes. L'autorisation de déménagement est soumise à une procédure spécifique, qui vise à protéger l'intérêt supérieur de l'enfant et à garantir le maintien des liens avec ses deux parents. Le juge aux affaires familiales prend en compte plusieurs critères pour statuer, tels que les motivations du parent qui déménage, les conséquences du déménagement sur la scolarité et les activités de l'enfant, et la capacité de l'autre parent à exercer ses droits de visite et d'hébergement. Un déménagement sans autorisation du juge peut être considéré comme un enlèvement d'enfant.
Autorisation de déménagement : procédure, critères d'évaluation et intérêt supérieur de l'enfant
La procédure d'autorisation de déménagement implique une demande au juge aux affaires familiales, qui peut exiger l'accord de l'autre parent. Le juge évalue attentivement les motivations du parent qui souhaite déménager et les conséquences du déménagement sur l'enfant, en tenant compte de son âge, de son état émotionnel et de ses relations avec ses deux parents. L'intérêt supérieur de l'enfant est le critère déterminant dans la décision du juge. Le délai moyen pour obtenir une décision du JAF concernant une demande de déménagement est de 6 mois.
- Procédure à suivre : Demande au JAF, accord de l'autre parent.
- Critères pris en compte par le juge : Intérêt supérieur de l'enfant, motivations du parent.
- Recours en cas de refus d'autorisation de déménagement.
Adaptation du régime de parentalité partagée : modification de la résidence, des droits de visite et de la pension alimentaire
En cas de déménagement autorisé, il est nécessaire d'adapter le régime de parentalité partagée pour tenir compte de la nouvelle situation géographique. La modification de la résidence de l'enfant, des droits de visite et d'hébergement du parent non-résident, et l'impact sur la pension alimentaire doivent être réévalués par le juge aux affaires familiales. Des frais de transport supplémentaires peuvent être pris en compte lors de la révision de la pension alimentaire. En moyenne, la pension alimentaire est augmentée de 10% en cas de déménagement de l'un des parents à plus de 100 km.
- Modification de la résidence, des droits de visite et d'hébergement.
- Impact sur la pension alimentaire : Révision et adaptation.
- Prise en compte des frais de transport supplémentaires.
Nouveaux enjeux : GPA, PMA et parentalité partagée et application du droit de la filiation
Les avancées médicales en matière de procréation assistée, telles que la GPA (Gestation Pour Autrui) et la PMA (Procréation Médicalement Assistée), soulèvent de nouveaux enjeux juridiques en matière de parentalité partagée, notamment en ce qui concerne la reconnaissance de la filiation et les droits parentaux des couples homoparentaux. La recomposition familiale, avec le rôle des beaux-parents et des demi-frères et sœurs, est également un enjeu émergent qui peut avoir une incidence sur les droits de visite et d'hébergement et nécessite une adaptation du droit de la filiation .
GPA et PMA : reconnaissance de la filiation et droits des couples homoparentaux
La reconnaissance de la filiation dans le contexte de la parentalité partagée issue de la GPA ou de la PMA est un enjeu juridique complexe, car les lois varient considérablement d'un pays à l'autre. La France, par exemple, ne reconnaît pas la GPA réalisée à l'étranger, ce qui peut poser des problèmes de filiation pour les enfants nés de cette manière. Les couples homoparentaux peuvent également être confrontés à des difficultés pour faire reconnaître leurs droits parentaux, notamment en ce qui concerne l'adoption de l'enfant de leur conjoint. Le nombre de procédures judiciaires liées à la reconnaissance de la filiation dans le cadre de la GPA a augmenté de 25% en 2023.
- Reconnaissance de la filiation
- Défis juridiques spécifiques liés aux couples homoparentaux.
- Adoption de l'enfant du conjoint.
Recomposition familiale : rôle des beaux-parents et droits des demi-frères et sœurs
La recomposition familiale, avec l'arrivée de beaux-parents et de demi-frères et sœurs, peut avoir une incidence sur les droits de visite et d'hébergement des enfants. Les beaux-parents n'ont pas de droits légaux sur les enfants de leur conjoint, mais ils peuvent jouer un rôle important dans leur éducation et leur bien-être. Il est donc essentiel de tenir compte de l'intérêt supérieur de l'enfant et de favoriser des relations harmonieuses au sein de la famille recomposée. La médiation familiale peut être utile pour aider les familles recomposées à surmonter les difficultés et à trouver des solutions adaptées. Environ 40% des enfants vivent dans une famille recomposée en France.
- Rôle des beaux-parents et des demi-frères et sœurs.
- Incidence sur les droits de visite et d'hébergement.
- Médiation familiale pour les familles recomposées.
Solutions et recommandations : vers une parentalité partagée réussie et application du droit familial
Malgré les défis juridiques inhérents à la parentalité partagée, il est possible de favoriser une coparentalité harmonieuse et réussie, axée sur l'intérêt supérieur de l'enfant. La priorité à la communication et à la médiation, l'adaptation du droit aux réalités familiales et l'information et la sensibilisation sont autant de pistes à explorer pour garantir le bien-être de l'enfant et l'épanouissement de chaque parent, en s'appuyant sur l'expertise du droit familial .
La priorité à la communication et à la médiation : prévention et résolution des conflits parentaux
Une communication constructive entre les parents est essentielle pour surmonter les conflits et prendre des décisions éclairées dans l'intérêt de l'enfant. La médiation familiale est un outil précieux pour aider les parents à trouver des solutions amiables et à préserver une relation parentale respectueuse. Se faire accompagner par des professionnels, tels que des thérapeutes familiaux ou des conseillers parentaux, peut également être bénéfique pour développer des compétences en communication et gérer les émotions liées à la séparation. Le taux de résolution des conflits grâce à la médiation familiale est de 70%.
- Encourager la communication constructive
- Privilégier la médiation familiale
- Se faire accompagner par des professionnels
Adapter le droit aux réalités familiales : simplification des procédures et formation des magistrats
Une simplification des procédures juridiques, une jurisprudence flexible et individualisée, et un renforcement de la formation des magistrats aux spécificités de la parentalité partagée sont nécessaires pour adapter le droit aux réalités familiales en constante évolution. Il est également important de prendre en compte les besoins spécifiques de chaque enfant et de favoriser des solutions sur mesure, en s'appuyant sur les expertises des professionnels de l'enfance et des avocats spécialisés en droit de la famille. Seulement 20% des magistrats ont suivi une formation spécifique en droit de la famille et en psychologie de l'enfant.
- Plaider pour une simplification des procédures juridiques.
- Favoriser une jurisprudence flexible et individualisée.
- Renforcer la formation des magistrats aux spécificités de la parentalité partagée.
Information et sensibilisation : droits et obligations des parents et promotion de la coparentalité
Informer les parents sur leurs droits et obligations, sensibiliser le grand public aux enjeux de la parentalité partagée et promouvoir une culture de la coparentalité responsable sont des actions essentielles pour favoriser une parentalité partagée réussie. Des campagnes d'information, des ateliers de sensibilisation et des outils pédagogiques peuvent être mis en place pour atteindre ces objectifs. Selon un rapport de l'UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), seulement 30% des parents séparés connaissent leurs droits en matière de parentalité partagée. Il est donc crucial de renforcer l'information et la sensibilisation sur ce sujet. Des plateformes en ligne offrant des consultations juridiques gratuites pourraient également améliorer l'accès à l'information.
Par exemple, des associations de parents proposent des ateliers de communication pour aider les parents séparés à mieux gérer les conflits et à maintenir une communication positive dans l'intérêt de l'enfant. Ces ateliers peuvent aborder des thèmes tels que la gestion des émotions, l'écoute active et la résolution de problèmes. De plus, de nombreux sites web et guides juridiques fournissent des informations claires et accessibles sur les droits et obligations des parents en matière de parentalité partagée.
- Informer les parents sur leurs droits et obligations.
- Sensibiliser le grand public aux enjeux de la parentalité partagée.
- Promouvoir une culture de la coparentalité responsable.